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Place aux complexes – où les limites du body positive

Nous baignons aujourd’hui dans une culture du self-love, du body positive et tutti quanti.

Le message prôné c’est de s’aimer soi-même, de s’accepter telle que nous sommes, d’apprécier nos défauts, etc.

Et c’est un message avec lequel je suis globalement d’accord.

Parce qu’en effet, ça fait du bien se dire qu’on peut s’aimer telle qu’on est, qu’on n’a pas besoin d’être parfaite tout le temps. C’est bien plus agréable que de se faire du mal à regarder ce qui ne va pas, à traquer la moindre petite imperfection.

Mais… j’aimerais partager avec vous un aspect un peu passé sous silence dans ce message.

Non, je ne m’aime pas à 100% !

A force de s’entendre dire partout tout le temps « aime-toi telle que tu es » on peut en arriver à culpabiliser si on n’y arrive pas…

Si malgré toutes les ondes positives qu’on reçoit et qu’on s’envoie à soi-même il reste une ou plusieurs parties de nous qu’on a du mal à aimer, voire qu’on déteste… C’est pas très body positive tout ça. On peut même finir par se dire qu’on n’est pas vraiment une bonne personne puisqu’on n’arrive pas à s’aimer à 100%…

Et là c’est double peine ! Non seulement vous ne vous aimez pas totalement, mais en plus vous culpabilisez de ne pas y arriver…

Mais franchement, est-ce que vous arrivez à vous aimer à 100% ? Tous les jours ?

Si oui, tant mieux !

Mais sinon… bienvenue au club !

WHAT ?

Hé bien oui, je fais mon coming-out : je ne m’aime pas à 100%. Et en plus je suis OK avec ça !

Mes jambes, mon combat

En ce qui me concerne, j’ai toujours été très mal à l’aise avec mes jambes.

J’ai la peau très blanche et très fine, et comme j’expose peu mes jambes au soleil, elles sont vraiment très blanches (en mode lavabo). Et je n’aime pas ça.

Par ailleurs, l’épilation est pour moi une vraie corvée. J’ai du mal à être assidue sur ce point, et j’ai régulièrement des poils qui trainent par-ci par-là et mes jambes ne sont pas nickel. Et je n’aime pas ça non plus.

Et maintenant avec l’âge, il y a des petits vaisseaux éclatés, et de la cellulite qui pointent leur nez… Ô joie !

En bref : mettre mes jambes à l’air en été est extrêmement difficile pour moi.

Soit ça me demande des efforts en rasage/autobronzant qui me gonflent royalement, soit je dois prendre sur moi et assumer d’avoir des jambes qui ne rentrent pas dans le moule.

Aucune des 2 options ne me convenait, mais je pensais que c’était « mauvais » pour moi d’avoir ce regard sur mes jambes.

Alors, pendant longtemps je me suis acharnée à acheter et à porter des jupes courtes et des shorts en été. Ça n’a jamais été agréable pour moi mais je me disais que ça m’aiderait à mieux aimer mes jambes. Ou au pire à faire semblant de les aimer…

Fatiguée de lutter pour atteindre cet objectif… Crédit photo : Fashion Jackson

Un choix radical

Récemment j’en ai eu marre.

Marre de cette pression que je me mettais pour aimer mes jambes. Marre de faire des efforts et de ne pas y arriver. Marre de m’obliger à porter des jupes et de ne pas être à l’aise…

Alors, j’ai pris une décision radicale : j’ai décidé de me lâcher la grappe !

J’ai décidé d’être OK avec mon complexe des jambes. J’ai décidé d’assumer de porter exclusivement des pantalons et des jupes longues en été.

J’ai décidé que je ne voulais plus de cette charge mentale. Désormais je vais diriger mes efforts vers des choses qui me font plus de bien.

Parce que j’ai pris conscience que c’est beaucoup plus facile pour moi d’être OK avec le fait de ne pas aimer mes jambes que de lutter pour tenter de les aimer.

Et quel soulagement !

Plus d’énergie pour ce qui compte vraiment

A partir du moment où j’ai décidé d’assumer que je complexais de mes jambes… Quelle libération !

  • c’est fini de tenter de faire en sorte que mes jambes collent au modèle attendu pour les aimer un peu (autobronzant, rasage, épilation au taquet… trop relou) 
  • j’arrête d’essayer de faire en sorte de les aimer telles quelles (après de plus de 40 ans… flemme, on peut acter que c’est une cause désespérée)

Toute cette énergie que je peux désormais diriger vers autre chose !

Peut-être vers le fait d’aimer une partie de moi qui me semble plus accessible. Ou bien vers le fait de composer des tenues d’été qui cachent mes jambes et dans lesquelles je me sens vraiment bien. Ou bien tout simplement à prendre plaisir à sortir, voir des amis, faire des activités en plein air sans être préoccupée par l’aspect de mes jambes…

Un nouveau champ des possibles très enthousiasmant ! Crédits photos : Where did u get that & María Valdés

Un nouveau souffle

A titre personnel, le fait d’assumer de ne plus montrer mes jambes en été a aussi été comme un nouveau souffle en matière d’image.

Avant, j’avais presque honte d’acheter des pantalons légers et des jupes longues. D’ailleurs je n’en avais quasiment pas dans ma garde-robe.

Quand vraiment je ne me sentais pas le courage de montrer mes jambes, je sortais en jean ! En été !

Mais l’année où j’ai décidé d’assumer, j’ai pris plaisir à choisir des pantalons d’été, à composer de nouvelles tenues qui me plaisaient et dans lesquelles je ne crevais pas de chaud !

Un nouveau champ des possibles s’est ouvert à moi !

Et même si cela peut sembler un peu exagéré, c’est vraiment comme ça que je l’ai ressenti !

Choisir la nuance

Alors je sais que ce message n’est pas très body positive. On est censée s’aimer à 100%, c’est censé être le but ultime…

Mais moi j’ai décidé que mon but c’était de me lâcher la grappe et de me focaliser sur des choses qui sont importantes pour moi.

Et aimer mes jambes en été n’est clairement pas assez important pour que je continue à y consacrer de l’énergie.

Être OK avec ce complexe est finalement beaucoup plus léger à porter que de tenter de lutter contre.

Alors évidemment, je ne suis pas en train de vous dire détestez-vous et soyez OK avec ça ! Je suis juste en train de vous inviter à choisir vos combats pour vous rendre la vie plus facile.

Sur quoi vous pourriez vous lâcher la grappe qui vous rendrait la vie plus légère ?

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